Et si, finalement, il suffisait d’aider l’oeil atteint de DMLA à s’auto-réparer ? Telle est la nouvelle piste suivie par une équipe de biologistes de l’université Vanderbilt qui pense avoir identifié le signal qui déclenche le processus de régénération chez un animal souvent étudié en laboratoire : le poisson zèbre. De même que ce poisson peut régénérer en 28 jours sa rétine endommagée, les scientifiques estiment possible d’induire le même processus d’auto-réparation dans un œil humain en cas de maladies dégénératives comme la DMLA.
Une rétine proche de l’oeil humain
Pourquoi ? Parce que que la structure de la rétine des poissons et celle des humains sont très proches : même finesse (moins de 0,5 mm d’épaisseur), mêmes trois couches de cellules nerveuses, et même quatrième type de cellules (cellules de Müller). Or ces cellules de Müller semblent jouer un rôle dans la régénération de la rétine des poissons zèbres : lorsque ce processus est activé, on observe une dédifférenciation des cellules de Müller (ces cellules perdent leurs caractères spécifiques), puis leur prolifération et enfin leur transformation en cellules nerveuses pour remplacer celles endommagées.
Qu’en est-il chez l’homme ? Les cellules de Müller sont présentes mais ne montrent pas cette capacité de dé-différenciation… quoique. Les chercheurs ont en effet montré qu’un composé chimique libéré par les neurones (en l’occurrence, le neurotransmetteur GABA) bloquerait, chez le poisson zèbre, le déclenchement de la transformation des cellules de Müller et la régénération de l’oeil ; a contrario, si on bloque l’action du neurotransmetteur GABA, la régénération s’enclenche. Reste donc à savoir si, chez l’homme, il « suffit » de lever le blocage…
Pour en savoir plus : Travaux publiés en anglais dans la revue scientifique Stem Cell