Vous aviez sans doute déjà entendu parler d’implantation de puces électroniques au niveau de la rétine, qui permettent de redonner des sensations visuelles, voire des images simples, à des personnes aveugles. Mais aviez-vous déjà entendu parler de puces biologiques, à base d’hydrogel ? Ce support plus naturel est en effet en cours de développement par une équipe de chercheurs d’Exford qui vient de publier un article à ce propos dans la très prestigieuse revue internationale Nature.
Un peu d’agar-agar et une protéine
En pratique, comment ça marche ? Schématiquement, ces puces sont un gel d’agarose, un sucre extrait des algues et parfois utilisé en cuisine pour gélifier une terrine ou une pâtisserie. Afin de permettre à l’oeil de percevoir des images, ces puces biologiques (de même que les puces électroniques) contiennent des photorécepteurs. Mais dans le cas de ces puces biologiques, ces photorécepteurs sont des protéines (et non des éléments électroniques), qui réagissent à la lumière et aux couleurs. La protéine utilisée par ces chercheurs, appelée bactériorhodopsine, possède ainsi la propriété de créer un gradient électrique lorsqu’elle est éclairée. Comme chez les voyants, ce signal électrique sera interprété par le cerveau comme une image.
Une plaque de 16 puces
Ainsi, la puce biologique mise au point par les chercheurs d’Oxford s’active lorsqu’elle est sous la lumière et s’éteint si elle est à l’ombre. En associant 16 puces de ce type, via une plaque de 4 puces sur 4, les chercheurs britanniques ont créé un système permettant de percevoir un motif composé de 16 pixels, son mouvement (déplacement du motif), ainsi que différents niveaux de gris.
Et demain ?
Les chercheurs ne comptent pas s’en arrêter là. Prochaines étapes : améliorer la résolution (en augmentant le nombre de photorécepteurs et donc de « points » allumés ou éteints) et ajouter la couleur (pour le moment, la puce biologique ne donne qu’une perception en noir et blanc). Comment ? En incluant des protéines qui ne s’activent qu’à certaines longueurs d’onde (et donc en fonction des couleurs). Tout simplement…
Source : Restrepo Schild, V. et al. Light-Patterned Current Generation in a Droplet Bilayer Array. Sci. Rep. 7, 46585; doi: 10.1038/srep46585 (2017).