Des chercheurs américains viennent de mener un essai clinique de phase 1 visant à tester, sur une courte période et un nombre restreint de patients atteints de DMLA humide avancée, l’innocuité et le seuil de tolérance d’un nouveau type d’injection intravitréenne. Comme pour les injections d’anti-VEGF que les patients atteints de DMLA reçoivent régulièrement, le principe de ce nouveau type d’injection reste de neutraliser à long terme, grâce à une protéine, le facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) responsable de la progression de la maladie. Cependant, au lieu d’injecter directement cette protéine, ce qui nécessite des ré-injections régulières (de Lucentis® par exemple), les chercheurs ont testé l’utilisation d’un vecteur viral appelé AAV2. Sa mission ? Pénétrer dans les cellules rétiniennes pour y déposer un gène capable d’exprimer la protéine sFLT01, inhibitrice du VEGF. Autrement dit, faire en sorte que les cellules rétiniennes produisent elles-mêmes ce fameux anti-VEGF. De fait, avec ce traitement, une seule injection devrait suffire…
Des résultats encourageants
Quid des résultats de cet essai ? Les participants, soit 19 hommes et femmes de 50 ans et plus, ont tous été sélectionnés pour leur faible réponse aux traitements standards. Ainsi, ils avaient beaucoup à gagner dans cet essai. Ils ont été répartis en différents groupes recevant des doses du vecteur viral AAV2 plus ou moins élevées et ont été suivis pendant un an.
Sur les 19 participants, seul huit se sont montrés résistants à cette nouvelle option thérapeutique, c’est-à-dire que leurs cellules rétiniennes ne se sont pas mises à produire la protéine sFLT01. Parmi les onze patients réceptifs, quatre ont montré d’une amélioration drastique de leur vision après l’injection et deux ont perçu une réduction partielle de la quantité de liquide dans leurs yeux. En revanche, pour les cinq autres patients aucune amélioration de la vision n’a été obtenue malgré un début de sécrétion de la protéine inhibitrice. Cet échec serait du à une réaction immunitaire naturelle qui a combattu le virus.
« Cette étude préliminaire est une petite étape prometteuse vers une nouvelle approche qui permettra non seulement de réduire les visites chez le médecin, l’anxiété et l’inconfort associés aux injections répétées dans l’œil, mais d’améliorer les résultats à long terme », conclut Peter Campochiaro, de l’université John Hopkins à Baltimore, l’un des membres de l’équipe de recherche. En effet, bien que la moitié seulement des patients ont répondu à ce traitement, il s’agit d’un premier essai concluant sur le plan de l’innocuité puisque toutes les doses ont été tolérées. Reste maintenant à poursuivre dans cette voie afin notamment d’identifier les sources de variabilité de l’expression du gène ciblé.
Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28526489