Biophytis SA est une société de biotechnologie spécialisée dans le développement de nouveaux traitements permettant de ralentir les processus dégénératifs liés à l’âge… comme ceux en cours dans le DMLA. Leur approche thérapeutique : cibler et activer les principales voies de résilience biologique susceptibles de protéger et de contrer les effets des multiples stress biologiques et de l’environnement à l’origine des maladies liées à l’âge.
Un médicament-candidat objet d’un poster durant un congrès international
La société a ainsi dans ses éprouvettes deux molécules qui pourraient devenir des médicaments de demain si elles prouvent leur intérêt thérapeutique. La première, appelée Sarconeos (BIO101), n’a rien à voir avec la DMLA : elle est destinée au traitement des maladies neuromusculaires, notamment la sarcopénie (fonte musculaire observée chez la personne très âgée) et la myopathie de Duchenne. En revanche, le second candidat médicament, Macuneos (BIO201), est une petite molécule en développement, administrée par voie orale, destiné au traitement des rétinopathies, notamment la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la maladie de Stargardt. Et c’est justement à propos de cette seconde molécule que Biophytis vient de communiquer des résultats, via la présentation d’un poster au grand congrès annuel international de l’Association for Research in Vision and Ophthalmology (ARVO) à Vancouver au Canada, qui s’est tenu du 28 avril au 2 mai 2019. Rappelons à ce stade que lors des congrès scientifiques, les équipes de recherche sont invitées à présenter leurs découvertes soit via une présentation orale (= conférence orale), voir via un poster (= présentation sur un support papier affiché dans les couloirs et salles d’exposition du salon).
Le mode d’action de Macuneos décrypté
Le poster affiché fin avril 2019 présente le mode d’action potentiel de Macuneos. Les chercheurs savaient que déjà que leur candidat-médicament protégeait les cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien de la phototoxicité induite par l’accumulation de A2E, un dérivé toxique de la vitamine A, et part par la lumière bleue.
Étape suivante : comprendre les mécanismes en jeu. Leur hypothèse : Macuneos pourrait bloquer l’inflammation engendrée par A2E via l’activation de récepteurs spécifiques appelés PPAR que l’on sait être impliqués dans la pathogenèse de la DMLA (et celle d’autres maladies). Ces PPAR modulent en effet une partie de l’activité de la cellule, en régulant l’expression de certains gènes (gènes inflammatoires ou anti-inflammatoires, etc.). Ainsi, l’activation de certains récepteurs PPARs pourrait protéger la rétine du stress oxydatif et limiter sa dégénérescence. Sachant qu’il existe différents types de récepteurs PPAR : les PPARα, PPARβ, PPARδ…
Les récepteurs PPARα et β/δ impliqués
Pour distinguer l’alpha de l’oméga, les chercheurs ont testé l’effet de produits connus pour être des agonistes (= action similaire) et antagonistes (= opposition fonctionnelle) de ces différents récepteurs. Leur outil de travail : des cellules porcines d’épithélium pigmentaire rétinien soumises à la lumière bleue et à la molécule toxique A2E. Objectif : évaluer le taux de survie des cellules porcines suite à ces stress, en présence de Macuneos, d’agonistes, d’antagoniste ou de rien du tout.
Leurs résultats suggèrent que les récepteurs PPARα et β/δ sont impliqués dans la protection de l’épithélium pigmentaire induite par Macuneos. Le candidat médicament neutraliserait les effets d’A2E en stimulant spécifiquement les récepteurs PPARα et PPARβ/δ. Or, PPARα ainsi que PPARβ/δ promeuvent la santé de la rétine en activant les gènes anti-inflammatoires et anti-oxydants et en désactivant les gènes pro-inflammatoires. PPARβ/δ diminue également la production de VEGF, ralentit la mort cellulaire et arrête la production de radicaux libres pour promouvoir la santé de la rétine.